Lorsque l'on est chef d'entreprise, on se prépare à tout - ou au moins on essaie : la vie d'un entrepreneur est en effet jalonnée de coups d'éclat et de coups durs, comme la perte d'un client important, le départ d'un collaborateur clé, le piratage de données informatiques ou encore les dégâts causés par une catastrophe naturelle…
On s'y prépare, on envisage des réponses, et pourtant arrivent parfois des situations qu'on n'aurait jamais pu imaginer. Depuis le début de la crise sanitaire née de la pandémie de Covid 19, rien ne s'est passé comme prévu, parce que le scénario était, tout simplement, improbable par essence. Ce que les analystes appellent de manière poétique un « cygne noir », à l'image des attentats du World Trade Center, de la crise de Lehman Brothers ou encore du Brexit. Les entreprises varoises, comme tant d'autres en France, ont dû faire face en mettant en place en quelques heures, en quelques jours, un plan de continuité d’activité pour permettre de maintenir les activités opérationnelles essentielles tout en fournissant les garanties sécuritaires et sanitaires appropriées aux salariés mobilisés, ainsi qu'aux fournisseurs et aux clients de l'entreprise.
Réactivité et adaptation
Après le temps de la réactivité est venu celui de l'adaptation. Devant l'impossibilité de travailler de manière « classique », de nombreuses entreprises du département ont rapidement fait le choix de repenser leur activité, voire de proposer de nouveaux produits ou services. « Var Eco News » avait déjà évoqué ces histoires de crise dans le numéro spécial publié au printemps dernier : une entreprise de produits sanitaires qui produit du gel hydroalcoolique en masse, des startupers qui s'allient pour fabriquer bénévolement des visières de protection, des restaurateurs qui livrent les personnels hospitaliers, etc. Et le dossier de ce numéro 31 propose aujourd'hui un nouveau tour d'horizon - évidemment non exhaustif - de ces entreprises qui se réinventent et se renouvellent, avec la féroce envie de se battre sans relâche pour la croissance et pour l'emploi.
La nécessité d'une vraie transition digitale
Les deux épisodes de confinement généralisé - et les fermetures de commerces et d'entreprises qui en ont découlé - ont par ailleurs permis d'apporter un éclairage sur la transformation digitale des entreprises et le recours au télétravail. Une adaptation qui était en cours avant la crise sanitaire, mais à un rythme assez peu soutenu : ainsi, une enquête menée par l'IPSOS en 2019 faisait apparaître que 70 % des entreprises percevaient le digital comme une opportunité, mais que 25 % des entreprises le voyaient comme un passage obligé plus qu’une opportunité. Selon cette même enquête, seulement 48 % d'entre elles pilotaient une stratégie de transition véritablement engagée.
La force et la soudaineté de la crise sont venues rebattre ces cartes, et ont assurément poussé nombre d'entreprises à accélérer le mouvement, parfois de manière radicale, et pour beaucoup d'entre elles à repenser leur modèle économique et à développer de nouveaux services clients.
Cette crise inédite nous a aussi appris que les entreprises, loin de l'image parfois figée et rigide qu'elles peuvent dégager, recèlent des grandes capacités d’adaptation, dans leurs manières de travailler comme dans leur organisation interne, management en tête. Les équipes d'encadrement ont en effet dû se réinventer en un temps record pour s'adapter à la nouvelle donne, mettre en place de nouveaux outils de partage et de communication, rester en contact avec leurs collaborateurs, et porter une attention toute particulière à leurs conditions de travail et à leur bien-être personnel et professionnel.
Inscrire cette évolution dans la durée, au-delà des impératifs d'urgence qu'impose la crise sanitaire, c'est désormais l'enjeu auquel sont confrontées ces entreprises. En construisant une culture collective au sein de laquelle se conjuguent l'anticipation, l'adaptation, l'esprit d'initiative et la résilience.
Consultez notre dossier spécial dans le numéro 31 de notre magazine économique.