Demo Day sur le port de Toulon : la CCI du Var s'engage pour le gaz naturel liquéfié

Sur le port de Toulon, un poids lourd rouge avance vers un camion-citerne. Le chauffeur descend, enfile ses équipements de protection - casque, gants - et commence à faire le plein. Une opération à priori anodine… sauf que cette fois le réservoir est rempli de gaz naturel liquéfié (GNL), un carburant conservé à -162 degrés.

Cette démonstration était le temps fort d'une matinée consacrée au projet européen GNL FACILE dont l'objectif, par des réalisations transfrontalières entre la France et l'Italie, est de parvenir à une réduction progressive de l’utilisation des carburants les plus polluants et de la dépendance au pétrole.

"Réduire les émissions de gaz à effet de serre et de rejets polluants, cela ne se fera pas d'un coup de baguette magique, mais en déployant une palette globale de solutions : l'électricité avec la mise en place de branchements à quais pour les navires, le GNL prochainement, l'hydrogène plus tard…", résume Jérôme Giraud, directeur exécutif des ports de la Rade de Toulon.

Préparer les ports à l'accueil d'escales de navires fonctionnant au GNL

Pour participer à cette nécessaire transition, la Chambre de commerce et d'industrie du Var est partenaire de 4 projets européens en partenariat avec les acteurs économiques de Corse et d’Italie pour développer la filière GNL. Par ailleurs, des études techniques, économiques et réglementaires ont été réalisées pour préparer les Ports Rade de Toulon à l'accueil d'escales de navires GNL et ainsi entraîner l'ensemble du territoire à la transition énergétique. La compagnie Corsica Ferries, acteur majeur du port toulonnais, prévoit par exemple de convertir quatre navires pour une propulsion mixte GNL-méthanol à l’horizon 2024.

Car l’Organisation maritime internationale (OMI) a mis en place une stratégie visant à réduire l’intensité carbone des navires, fixant comme objectif la réduction, par rapport à 2008, d’au moins 50% du volume total des émissions des navires d’ici à 2050. Les émissions de CO2 doivent diminuer d’au moins 40 % d’ici à 2030 et si possible, de 70% d’ici à 2050. Et le gaz naturel permet de réduire de 99% les émissions d’oxydes de soufre et de particules fines, de 85% les émissions d’oxyde d’azote et de 25% les émissions de CO2.

"Faire du GNL un carburant maritime d'avenir"

"La qualité de l'air est un enjeu de santé publique, la CCI du Var est impliquée dans l'innovation pour faire avancer l'utilisation du GNL comme carburant maritime d'avenir pour le respect et la protection de l'environnement", explique Michel Gilly, élu de la CCI du Var et référent Europe.

Et au-delà des impératifs sanitaires et environnementaux, cette démonstration grandeur nature a permis de sensibiliser les professionnels du secteur et les acteurs portuaires sur les opportunités portés par l'émergence d'une filière GNL : "C'est une belle occasion de montrer que l'on est en mesure d'opérer ce genre d'avitaillement, de manière sereine et en toute sécurité, en zone urbaine et à proximité de la base navale", se félicite Jérôme Giraud. L'équipe du projet GNL FACILE a prévu d'organiser prochainement d'autres actions de démonstration similaires à celle de Toulon dans les principaux ports commerciaux de la zone de coopération : Livourne, Gênes, Piombino, Cagliari, Savone, La Spezia.