Business Maritime Day, une seconde édition entre défis et opportunités

Les principaux acteurs du secteur maritime étaient réunis lors de cette journée du Business Maritime Day pour réfléchir aux enjeux stratégiques actuels, notamment en matière de relance industrielle, et ce, malgré les tensions géopolitiques. Céline Richaud, vice-présidente de la CCI du Var, représentant le président Basil Gertis, a souligné « l’importance du secteur maritime pour le territoire et toute la zone méditerranéenne ». Le secteur, qui réalise 282 milliards de chiffre d’affaires global et génère 740 emplois directs et 1545 emplois indirects, est un levier économique majeur pour la Métropole.

Des feux au vert

Malgré un climat instable en Méditerranée orientale, les opportunités restent nombreuses. La majeure partie des pays méditerranéens développe leurs infrastructures, notamment ferroviaires, pour leurs activités d’import-export. Des Balkans au Maroc, les opportunités d’accroître les flux de marchandises sont nombreuses pour le Var. « Le Maroc qui se prépare à la Coupe du Monde de foot de 2030, va avoir besoin de bois de coffrage » a expliqué Mathieu Gleizes, délégué général de l’association Medlink Ports, pour réaliser de nouvelles infrastructures, six nouveaux ports marocains devraient voir le jour. Des compagnies maritimes turques prévoient d’ouvrir de nouvelles lignes vers la France et de nouveaux flux de fret en vrac sont aussi programmés, en partie grâce à la connexion ferroviaire portuaire sur le site de Brégaillon. Par ailleurs, Costa Croisières va mettre en place des escales de navires « tête de ligne », avec 6 000 passagers à bord, prêts à découvrir l’agglomération, le Var et la région.

Intensifier les transports propres

Leader dans la desserte des Îles Méditerranéennes, avec déjà plus de 100 escales de croisières par an, une plateforme multimodale de flux divers, le port de commerce de Toulon veut s’affirmer comme un port durable, responsable et innovant. Une ligne de conduite partagée par d’autres acteurs du secteur : « L’idée, c’est d’augmenter le transport massifié, pour atteindre les objectifs de décarbonation », a confirmé Romain Maillot, délégué général CCIL de l’axe Méditerranée-Rhône-Saône. Il a précisé l’ambition de réindustrialiser et décarboner cet axe, qui s’étend sur 4 régions et 13 départements.

Ainsi, le Port de Commerce de Toulon, fort de ses infrastructures uniques et de son positionnement innovant et durable, souhaite créer une synergie entre tous les acteurs et partenaires maritimes, pour répondre aux futurs enjeux économiques et stratégiques.

Une situation géopolitique délicate

Pascal Ausseur, directeur général de la Fondation Méditerranéenne d’Études Stratégiques (FMES), a offert son analyse de la situation géopolitique de l’Europe : « Nous vivons un moment crucial, une période de bascule. Il faut être vigilant ». Face aux interrogations sur les possibilités d’échanges maritimes avec certains pays, Mathieu Gleizes a indiqué : « nous surveillons la géopolitique, les flux de matières premières sont liés aux imports-exports » et donc à la situation géopolitique de la zone.