Depuis l'été 2018, la Région Sud est au cœur du paysage de la planète automobile avec le retour du Grand Prix de France de F1 sur la piste du circuit Paul Ricard du Castellet, un formidable coup de projecteur pour les acteurs économiques régionaux et leurs savoir-faire industriels. Dans ce cadre, la Région Sud avait souhaité lancer une réflexion sur la pertinence de développer une filière d'excellence dans ce domaine, associant recherche et innovation. Les enjeux de cette ambition sont multiples, à la fois économiques avec l'opportunité d'installer sur le territoire de nouveaux moteurs de croissance et d'emploi, et les impératifs environnementaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Pour réaliser cette étude, les équipes de Var Business Attractivité et de la Région ont travaillé avec le cabinet Inno TSD : ensemble, ils ont établi une carte d'identité de la filière automobile, identifié les pistes d'évolution et de diversification en s'appuyant sur les richesses industrielles régionales, et regardé ce qui existait dans d'autres régions françaises ou à l'étranger. Les auteurs se sont ainsi penchés sur le tissu industriel du Land du Bade-Wurtemberg, berceau historique de l'automobile, et ses interactions avec le circuit d'Hockenheim. Ou encore sur le fonctionnement du circuit italien de Monza, et son utilisation à la fois comme attraction touristique et vitrine de démonstration de l'électromobilité.
Déboucher sur un positionnement régional global
La région ne compte pas d’unités de production automobile et seulement quelques sous-traitants de rang 1 et 2, deux centres de tests (BMW et Michelin), mais les compétences technologiques présentes sur le territoire ainsi que les savoir-faire autour de l'aérien et du maritime sont assurément des atouts sur lesquels s'appuyer. À Sophia-Antipolis et Nice, plusieurs entreprises développent ainsi des solutions de conception innovantes autour du véhicule autonome et de la «smart city». Fos et Marseille comptent des opérateurs d'envergure de la chimie des matériaux, et le secteur de Signes concentre quelques acteurs influents liés aux sports mécaniques, pouvant à terme constituer un laboratoire technologique et une vitrine du véhicule du quotidien. Enfin, le projet Hynovar, qui vise à déployer des infrastructures et des applications terrestres et maritimes autour de l'hydrogène, est riche de promesses pour une mobilité nouvelle propre et renouvelable.
Autour de cette industrie en mutation, un nouvel écosystème se met en place avec des acteurs de l’intelligence embarquée, des nouvelles technologies et des nouvelles énergies. La stratégie de prospection repose donc sur la création d’un effet d’agglomération en construisant peu à peu une filière complète liée à un positionnement différenciant, celui de l’excellence du véhicule. C'est-à-dire l'émergence d'un véhicule intelligent, connecté, décarboné, qui s'appuie sur les avancées liées à la compétition, et impulse la création d'infrastructures et de services de mobilité innovants.
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Un forum pour les acteurs de l'automobile de demain
Les 17 et 18 juin derniers, en amont du Grand Prix de France, le circuit Paul Ricard a accueilli un forum intitulé « La France, acteur engagé en faveur des mobilités de demain ». Cet événement de haut niveau a permis de prolonger les travaux en proposant des tables rondes autour de sujets divers : l'alternative aux carburants fossiles, le futur de la mobilité urbaine, ou encore les compétitions automobiles de demain et l'ambition « zéro carbone ».