Economie circulaire (nom féminin) : tendance de fond qui donne aux entreprises l’opportunité d’innover, d’assurer leur croissance et une compétitivité durable. Pour accompagner les entreprises du territoire autour de cet enjeu actuel, la CCI du Var a organisé le 14 octobre dernier une convention d’affaires synergies interentreprises dans le cadre enchanteur de la Villa Rocabella au Pradet. L'occasion pour 27 dirigeants d'entreprise de se rencontrer, de créer des liens et d'identifier les déchets des uns comme matière première des autres, et au-delà de générer des synergies futures.
En prenant part à cette convention d’affaires, les entreprises deviennent pleinement actrices de l’économie circulaire locale, tout en valorisant leurs produits et en transformant leurs déchets en ressources, en optimisant leurs ressources et réduisant leurs coûts, en développant des échanges interentreprises, en innovant et créant de la valeur sur leur territoire, et enfin en réduisant leur impact environnemental.
La CCI du Var, pilote en France, avait déjà déployé ce programme sur les territoires de la communauté Estérel Côte d’Azur Agglomération et de la Métropole Toulon Provence Méditerranée, faisant émerger un potentiel de 500 synergies entre les entreprises participantes et de nombreux bénéfices à la clé : profits, créations d'emplois, mutualisation et partenariats, diminution des déchets, innovations industrielles, optimisation des ressources, réduction des émissions de CO2…
Des motivations diverses selon les entreprises
À la suite de la convention d'affaires du Pradet, les synergies ont pris plusieurs formes : projets de restauration collective, amélioration de la performance énergétique, ateliers collectifs thématiques, achats groupés, ou encore plan de déplacements interentreprises.
Et les dirigeants d'entreprise présents à la journée ont exprimé des motivations diverses, toutes tournées vers une volonté d'excellence environnementale affirmée, et celle de participer à construire une économie plus vertueuse. Ainsi, le premier motif de participation était l'envie de trouver des opportunités de réduction des coûts, de trouver des opportunités d’amélioration de la performance environnementale de l'entreprise, d'avoir accès à de nouvelles ressources et services, mais aussi d'élargir son réseau professionnel et d'échanger avec des dirigeants ayant les mêmes problématiques.

Zoom sur deux participants
SERAFEC, AU SERVICE DE LA GASTRONOMIE
Basée à La Valette, Serafec conçoit et installe des cuisines professionnelles. Depuis un demi-siècle - l'entreprise fêtera ses 50 ans en 2022 - Serafec accompagne les professionnels de la grande cuisine en assurant l’étude, la conception, l’installation et la maintenance de matériel de cuisine et de froid professionnels. Elle intervient principalement dans le Var, et travaille parfois sur des projets dans les Bouches-du-Rhône voire en Corse. L'agence de Nice se concentre quant à elle sur les Alpes-Maritimes et Monaco.
La participation à la journée du 14 octobre s'est faite tout naturellement pour Emilie Niel, la dirigeante : « J'ai été contactée par les services de la CCI qui m'ont présenté la démarche, et je me suis tout de suite inscrite, raconte-t-elle. Cela m'a intéressée car nous sommes une activité qui peut être polluante, et je veux réfléchir à la manière dont il est possible de mettre en place des circuits courts, je suis curieuse de découvrir de nouvelles méthodes, des pratiques plus vertueuses ».
Lors des premiers échanges au Pradet, Emilie Niel a souhaité s'inscrire dans une approche d'élargissement de son réseau et de mise en relation, laissant rapidement de côté la dimension commerciale. Et elle est repartie de la journée avec de nombreuses cartes de visite dans la poche, et déjà des premières pistes de projets communs, avec par exemple l'idée de mettre à disposition une cuisine-test pour servir de laboratoire à bonnes pratiques. « Ce qui m'anime, ce serait de créer des lieux de rencontres et d'échanges, d'être une facilitatrice. En un mot de mettre ma modeste pierre pour construire un édifice plus grand ».
www.serafec.com
MADERN, CUISINIERS RESPONSABLES
Créée en 1989, l'entreprise Madern conçoit et prépare des plats cuisinés pour la grande distribution et la restauration. « Chez Madern, nous faisons de la cuisine de cuisiniers », explique d'entrée Ugo Madern, président de la PME. Le jeune homme de 31 ans poursuit l'aventure familiale entamée il y a plus de 30 ans par son père et son grand-père, tous deux cuisiniers, en compagnie de son frère Matthias (notre photo), directeur général et en charge de la production. L'entreprise, qui compte plus d'une trentaine de salariés, prépare des plats cuisinés pour de grandes enseignes et la restauration - notamment pour la chaîne Picard. L’ensemble de la gamme de plats est élaboré et cuisiné sur place, avec trois grandes spécialités : la cuisine exotique (poulet tikka, nems, soupes thaïlandaise), la cuisine de terroir (petits farcis, lapin à la moutarde), et depuis 2017 une gamme de plats cuisinés bio. Avec une exigence : veiller à un approvisionnement responsable, issu d'une pêche et d'une agriculture durables, le plus local possible. Par ailleurs, l'équipe de Madern est très attentive à son empreinte environnementale : récemment, le groupe froid a ainsi été complètement repensé pour une solution moins énergivore, avec un circuit de récupération de chaleur.
C'est cette dimension écoresponsable qui a conduit Ugo Madern à participer à la journée du 14 octobre : « La RSE, l'économie circulaire, c'est une évidence pour moi, explique-t-il. Je me suis inscrit avec la volonté d'établir des liens constructifs. J'ai par exemple échangé avec les Alchimistes qui récupèrent des déchets organiques pour les transformer en compost. Et comme je veux concevoir une ratatouille entièrement à base de produits locaux, je suis aussi à la recherche de producteurs partenaires ».
www.madernplatscuisines.com