Salon du Bourget : le drone Aarok conçu dans le Var fait l’unanimité

Il a fait l’unanimité. Présenté lors du 54e salon du Bourget cette semaine, le drone Aarok, conçu à La Farlède par les ingénieurs du groupe Turgis et Gaillard, n’est pas passé inaperçu.

Et pour cause. Il est le premier modèle de conception 100% française. Son auguste hélice en figure de proue, sa belle carlingue effilée et son capteur optronique de grande dimension lui ont valu tous les éloges. Notamment celui d’être voué à détrôner le Reaper – conçu par la filière américaine General Atomics – qui équipe les rangs de l’armée française depuis 2013. “On a enfin pris conscience de l’importance des drones”, se réjouissait au micro de TF1, Thomas Gassilloud, président de la Commission de la Défense nationale et des Forces armées.

Délesté d’un pilote embarqué, télécommandable à des milliers de kilomètres, l’Aarok est capable de voler à 10. 000 mètres d’altitude, à une vitesse de croisière de 450 kilomètres heure, et ce pendant plus de 24 heures. “C’est un drone multi-missions", détaille fièrement Fanny Turgis, présidente du groupe éponyme, auprès du magazine Challenges. “Il est de la catégorie MALE [moyenne altitude longue endurance] et peut effectuer des missions de surveillance et de contrôle. Aarok a été pensé pour participer à la supériorité opérationnelle et à l’autonomie stratégique de la France”.  

Capable de frapper une cible à 35 kilomètres de distance avec une précision de deux mètres, il est ainsi capable de rivaliser avec les engins américains utilisés par l’armée au Niger. Une fois les tests en vol validés, l’imposant aéronef pourrait être commercialisé dès 2025.

Une implantation varoise favorisée par l’ADI et CCI Var

Une petite prouesse en elle-même qui a - en partie - vu le jour à la Farlède, sur l’un des neuf sites français de la filiale. L’implantation en terre varoise, facilitée par l’Aero Développement Industrie (ADI) et la CCI du Var, pourrait passer à la vitesse supérieure.
Fanny Turgis a profité de l’occasion pour exprimer son souhait d’installer une base de production à proximité de l’aéroport de Cuers-Pierrefeu – dont l’autorisation d’occupation temporaire (AOT) a d’ores et déjà été accordée grâce à l’aide de l’ADI. “Nous allons devoir recruter tous les corps de métiers nécessaires, comme des chaudronniers par exemple”, poursuit la présidente de la filiale dans les colonnes de Var-Matin.  

Une usine de production bientôt à Cuers

Une aubaine pour une filière aéronautique en tension depuis plusieurs mois dans le département. La convention pour développer l'aéronautique dans le Var, signée en décembre 2022, entre la CCI et l’ADI, avait permis d’identifier les besoins urgents de nouveaux candidats, avec des niveaux de recrutement différents, allant du Bac Pro Aéronautique au Bac + 5, avec aussi des ingénieurs en maintenance aéronautique.

Jean-Luc Battista, président de l’ADI, a d’ailleurs rappelé “l’urgence de la situation avec la nécessité d’ouvrir rapidement des formations aéronautiques pour soulager le manque de personnels dans cette filière”.

Les conclusions de cette étude conjointe menée sur un échantillon de 56 entreprises de l’industrie aéronautique varoise sont sans appel. En effet, sur les quatre prochaines années, ce sont plus de 450 embauches qui seront à pourvoir sur les activités civiles et militaires.
Les enjeux sont donc majeurs pour le développement de cette filière industrielle sur nos territoires, avec le risque de voir certaines entreprises locales s’implanter sur d’autres départements, faute de main d’œuvre et de formations adaptées à ces activités.
Le groupe Turgis et Gaillard pourrait donner un nouvel élan à la filière aéronautique varoise.  

Consultez le site internet du Groupe Turgis et Gaillard.

[Photo : @Franck Remy]