Des daurades, des loups, des maigres. Voilà 33 ans que la ferme Hydraloup est installée au fond de la rade de Toulon au niveau des Sablettes, une histoire qui fait d'elle l'une des pionnières de l'aquaculture varoise. Depuis les débuts de l'exploitation, la production faisait régulièrement des milliers de kilomètres pour être dégustée, arrivant dans les assiettes de consommateurs à l'autre bout de la France, en Allemagne, au Royaume-Uni. Mais il y a cinq ans, nous avons décidé d'arrêter de travailler avec l'étranger, raconte Frédéric Leguen, le dirigeant, car cela ne nous paraissait pas compatible avec l'exigence de réduction des gaz à effet de serre. Et depuis deux ans, nous nous sommes recentrés sur la région PACA ». Par le biais des Poissons de Tamaris, une entreprise dédiée à la distribution des poissons et coquillages auprès d’une clientèle professionnelle, Hydraloup écoule environ 90 % de sa production dans des supérettes et des restaurants. Les 10 % restants étant vendus en direct au grand public, sur un chalet en bois installé devant la ferme.
Des poissons nourris avec des farines à base d'insectes !
Soucieux de proposer à ses clients des produits de qualité tout autant qu'une production écoresponsable, Frédéric Leguen veut abandonner progressivement les emballages en polystyrène pour privilégier le carton. Les sacs plastiques sont repris par une société d'Aubagne qui les transforme en mobilier urbain. Cette démarche se traduit aussi par une remise à plat de l'alimentation des poissons : « Nous avions l'habitude de les nourrir à base de farines de poissons sauvages, des résidus de pêche qui n'étaient pas commercialisables. Mais nous avons effectué la transition vers des farines végétales, de pois ou de soja. Par ailleurs, nous sommes en contact avec une société du Vaucluse qui propose des farines à base d'insectes. Cela peut paraître déstabilisant, mais les tests effectués sur le goût et la texture montrent qu'il n'y a aucune incidence sur la qualité du poisson ».
Hydraloup compte actuellement 8 salariés, et commercialise 100 tonnes de poissons par an en moyenne.